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REVIN (Ardennes). Hier les employés d'Electrolux à Revin ont débrayé. La délocalisation de deux gammes de machines à laver Faure vers la Pologne  leur fait craindre le pire.


«ON se rend bien compte qu'ils veulent nous tuer. » Ce sont les mots de Lysian Fagis, qui est depuis hier porte-parole de la toute fraîche intersyndicale de l'usine Electrolux de Revin. Toutes les forces syndicales (CGT, CFE-CGC, CFDT) se sont regroupées hier pour déclencher une offensive en règle contre les décisions de leur direction.
Le premier avertissement après l'annonce de la délocalisation de deux gammes Faure à Olawa en Pologne s'est soldé par une heure de grève de l'ensemble des salariés hier.
La perte du monopole de la marque Faure, annoncée mardi en comité d'entreprise, a, en effet, plongé dans l'effroi les salariés.
Ils ont vite appris la nouvelle hier par voie de tract. Nombre d'entre eux tiraient nerveusement sur leurs cigarettes lors de la pause de midi. Et pour les syndicats, c'est le début de la fin du site de Revin qui commence. L'assurance de la direction qui a expliqué que seuls deux nouveaux modèles bas de gamme de marque Faure seront fabriqués en Pologne, les a fait rire sinon s'énerver.
« On a connu le même type de fermeture à l'usine de Reims. C'était le même scénario. Il commence par le bas de gamme, après elle a perdu toutes les gammes », se désole Bruno Abraham CFDT.
Une autre nouvelle ne les a pas rassurés : la baisse de production pour l'année 2010.
L'intersyndicale fustige la direction pour n'avoir pas tenu ses promesses de 2009 de fournir une moyenne de production annuelle de 430.000 machines à laver sur Revin jusqu'en 2012. Or, les indicateurs affichent une prévision de 417.000 appareils pour terminer l'année.

Gel de projets


Bruno Abraham le sait : « si on ne passe pas le seuil de 400.000 machines, on sera vraiment mal à Revin ».
Lysian Fagis ne veut même pas l'imaginer. « La marque Faure représente 70.000 appareils pour nous. Si on enlevait cette marque, il ne resterait que deux marques à Revin : ÆG et Electrolux », s'inquiète-t-il.
Encore une autre mauvaise nouvelle de trop : le blocage de deux grands projets pour les machines à laver haut de gamme TOP, Claudette pour Olawa en Pologne et C5 (une machine à laver haut de gamme) pour Revin. « La direction parle de gel de projets. Mais pour nous, il est clair qu'ils n'investiront pas dans ces nouveaux projets car leur part de marché ne représente aujourd'hui que 650.000 euros. Et pour être rentable il doit atteindre les 800.000 euros », explique Lysian Fagis.
Ce matin, l'intersyndicale rencontre le député-maire de Revin pour qu'il obtienne un rendez-vous avec le ministère de l'Industrie et la direction de l'usine. Les syndicats entendent que les pouvoirs publics réclament que l'entreprise tienne ses engagements de maintenir une activité rentable à Revin.

Arlyne JEANNOT

Tag(s) : #LES ARDENNES EN DETRESSE
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