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Deux jours après la sanction du pouvoir en place dans les urnes, des centaines de milliers de personnes sont descendues dans les rues à l'appel de cinq centrales syndicales pour défendre les régimes de retraite et signifier au gouvernement qu'il devait changer de politique.

Organisée par les syndicats CGT, CFDT, FSU, Solidaires (syndicats Sud) et Unsa (autonomes), qui ont salué "un succès", cette journée de grèves et de manifestations n'a pas, néanmoins, paralysé le pays, les principales perturbations affectant l'enseignement, la SNCF et la justice - notamment le Palais de justice de Paris à cause d'une grève des greffiers.

La CGT a recensé environ 800.000 manifestants sur l'ensemble de la France, et la police 380.000. C'est beaucoup moins que le 19 mars 2009 (trois millions de personnes selon la CGT), mais infiniment plus que les quelques dizaines de milliers réunis lors de la journée intersyndicale, le 7 octobre.

"On est agréablement surpris", a dit Eric Aubin, dirigeant CGT. Les fissures dans l'unité syndicale et la polarisation de l'actualité française autour des élections régionales jouaient en effet en défaveur de la mobilisation.

Pour la centrale de Bernard Thibault, c'est "un nouvel avertissement adressé au gouvernement et au Medef". Ceux-ci se sont abstenus de tout commentaire.

A Paris, 60.000 manifestants selon ce syndicat (31.000 pour la police) ont défilé sous le soleil derrière la tête du cortège où se côtoyaient Bernard Thibault (CGT) et François Chérèque (CFDT), notamment.

Non loin de là, des responsables politiques - Harlem Désir (PS), Jean-Luc Mélenchon, Marie-George Buffet (PCF) etc.- étaient venus soutenir les manifestants. "Résistance pour le service public, les salaires, les retraites", scandaient les manifestants.

Quelques heures plus tôt, FO avait organisé son propre cortège, beaucoup plus maigrelet, autour de "la mère des revendications", le maintien des conditions de départ en retraite.

Rythmés par des chants ("il y a longtemps que l'on sème, nous voulons récolter", ont entonné les Bordelais), les manifestations, au nombre de 180, ont irrigué tout le pays. Outre d'importants cortèges à Bordeaux, Toulouse, Marseille, Lyon, Grenoble, Nantes, Rouen, entre autres, on s'est rassemblé dans de nombreuses villes petites et moyennes.

L'approche de la réforme des retraites en septembre semble avoir contribué à la mobilisation. "C'est un tour de chauffe", prévenait dans le cortège bordelais un militant CGT de France Télécom.

"Je perçois 1.100 euros de retraite mensuelle. Avec l'indexation de ma retraite sur l'inflation et non plus sur les salaires, j'ai perdu 18% de revenu en 14 ans", a affirmé un retraité lillois, Henri Roussel, ancien technicien du textile et 42 annuités au compteur.

Les protestataires avaient aussi à l'esprit l'emploi, les salaires et les conditions de travail. "Les salaires sont bloqués depuis plusieurs années, il n'y a plus d'embauches, c'est de plus en plus dur physiquement, les rendements sont en hausse permanente", a témoigné à Rennes, Fabrice Marquis, délégué syndical CFDT chez un sous-traitant automobile.

Sur le front des grèves, 18,9% des agents de la Fonction publique d'Etat ont suivi le mouvement selon les chiffres officiels (11,1% chez les agents territoriaux, 7,9% chez les hospitaliers).

L'Education nationale a connu la grève la plus suivie depuis le début de l'année scolaire, avec de nombreuses écoles fermées, les grévistes réclamant la fin du "dogme" des suppressions de postes. Le primaire a été en pointe (de 29,8% à 52% de grévistes, selon les sources).

Dans les transports, le service minimum a permis d'éviter la pagaille. A Paris, bus, tramways, métros et RER étaient proches d'une activité normale sauf le RER B. En province, les transports urbains ont été peu affectés, sauf exceptions.

 


Tag(s) : #INFOS SYNDICALES
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