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La faim et la pauvreté aux États-Unis atteignent des sommets jamais vus depuis des décennies. Les chiffres sont renversants. Le nombre d’Américains qui reçoivent des coupons alimentaires, soit 47,1 millions, a atteint un nouveau record en août de cette année, selon les plus récentes statistiques du département de l’agriculture. Ce nombre a augmenté d’un million par rapport à l’année dernière, et de plus de 50 % depuis octobre 2008, lorsque la statistique s’établissait à 30 millions. À Washington, la capitale du pays, et dans l’État du Mississippi, plus du cinquième des résidents reçoivent maintenant des coupons alimentaires.

Une personne qui bénéficie des coupons alimentaires reçoit  en moyenne l’équivalent de 130 $ par mois, ou environ 4,33 $ par jour, soit moins que le prix d’un café dispendieux dans le bas Manhattan. Néanmoins, un projet de loi qui est maintenant débattu au sénat américain priverait ce programme de milliards de dollars sur 10 ans, ce qui précipiterait un nombre incalculable d’enfants, de personnes âgées et de malades dans la pauvreté. Quelques 50 millions de personnes souffrent  d’insécurité alimentaire aux États-Unis, par rapport à 36 millions en 2007 ; 17 millions de ceux qui ont faim sont des enfants.

Le taux de pauvreté officiel, qui sous-estime grandement le vrai niveau de dénuement social, a également atteint un nouveau record. Quelques 49,7 millions de gens vivent sous le seuil de la pauvreté aux États-Unis, ou 16,1 % de la population totale, selon les chiffres du bureau de recensement américain rendus publics en novembre. En 2006, 37,3 millions de personnes étaient pauvres et le taux de pauvreté officiel s’élevait à 12,5 %.

La Californie a un taux de pauvreté de 23,5 pour cent, ce qui veut dire que près d’un habitant sur quatre de l’État le plus riche et le plus populeux du pays est pauvre. La Californie, où l’on trouve Hollywood et la Silicon Valley, ainsi que des ateliers de misère de textile et des camps d’ouvriers agricoles migrants, a un des plus hauts taux d’inégalité de revenu des États-Unis.

Les hauts niveaux de pauvreté et de misère sociale causés par la crise économique ont été exacerbés par les coupes constantes dans les programmes sociaux. Les programmes anti-pauvreté du gouvernement ont maintenu 50 millions de personnes hors de la pauvreté. Sans ces programmes, le taux de pauvreté serait deux fois plus élevé, selon le Center on Budget and Policy Priorities.

En 2011, selon le National Employment Law Project (NELP), l’assurance-chômage a aidé 26 millions de travailleurs, et a porté 2,3 millions de personnes, incluant 600 000 enfants, au-dessus du seuil de pauvreté. À moins que le programme ne soit renouvelé, deux millions de personnes en seront exclues et les chômeurs partout dans le pays ne recevront pas plus de 26 semaines de prestations de chômage après avoir été mis à pied. Si le programme est laissé à l’abandon, selon Wentworth, cela voudrait dire que seulement un quart de ceux qui sont officiellement au chômage recevrait une quelconque forme d’allocation.

Pour les masses, les élections de 2012 se sont déroulées sans que leurs vrais inquiétudes et besoins soient mentionnés. L’establishment politique et médiatique aux États-Unis est indifférent à la dévastation sociale que leur système a produit et hostile à toute mesure qui tenterait d’y remédier.

Le mot « pauvreté » n’apparaît pratiquement jamais dans les discours et les commentaires du président Barack Obama, élu au plus haut poste, dans un pays où la moitié de la population est soit pauvre soit presque pauvre. L’élection de novembre derrière eux, les démocrates et les républicains s’affairent maintenant à attaquer les programmes gouvernementaux et ce qui reste du «filet de sécurité» social. Pour de tels programmes, «il n’y a pas d’argent». Au même moment, les partisans multimillionnaires des politiciens amassent les profits record et profitent des fortunes de la bourse de Wall Street.

Que la pauvreté abjecte et la misère doivent cohabiter avec la richesse la plus extravagante et la plus absurde est une réalité inévitable, tout à fait naturelle, pour les deux partenaires de la grande entreprise et tous les pourvoyeurs de sagesse politique aux États-Unis. La population, qui elle n’a jamais été consultée sur ces questions, bouillonne de colère, malgré la confusion qui peut subsister. La société américaine, sclérosée, injuste et inégale, se dirige tout droit vers des soulèvements sociaux.

 

Tag(s) : #INFOS SYNDICALES
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