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La "parenthèse" de l’élection présidentielle de 2007 est bel et bien refermée. L’engouement suscité par les campagnes de Nicolas Sarkozy, Ségolène Royal et François Bayrou, ainsi que le fort taux de participation, qui avait été enregistré lors de ce scrutin, avaient été interprétés comme le signe d’une réconciliation entre les Français et la politique.

Las ! La première édition du baromètre de la confiance politique, lancé par le Centre de recherche politique de Science Po (Cevipof) – en partenariat avec l’agence Edelman et l’Institut Pierre-Mendès-France –, confirme qu’il ne s’est agi que d’un feu de paille. Selon cette enquête, réalisée par la Sofres du 9 au 19 décembre 2009 auprès d’un échantillon de 1 500 personnes, et dont les résultats ont été rendus publics lundi 11 janvier, les deux tiers des Français (67 %) n’ont désormais confiance "ni dans la droite ni dans la gauche pour gouverner le pays" ; un niveau comparable à ce qui était mesuré en 2006, un an avant le scrutin présidentiel.

On mesure mieux encore l’ampleur du désenchantement en observant les réponses apportées à la question suivante : "A votre avis, est-ce que les responsables politiques, en général, se préoccupent beaucoup, assez, peu ou pas du tout de ce que pensent les gens comme vous ?" 78 % des sondés ont répondu par la négative (44 % "peu", 34 % "pas du tout") contre 22 % (2 % "beaucoup", 20 % "assez").

La confiance qui, comme l’a rappelé le directeur du Cevipof, Pascal Perrineau, était "un enjeu essentiel de la présidentielle de 2007", est donc de nouveau en lambeaux. Avec ce paradoxe : l’actuelle majorité suscite sensiblement moins de défiance dans son camp que l’opposition dans le sien. La gauche ne recueille "la confiance pour gouverner" que d’un de ses électeurs sur trois (49 % des électeurs du PS), alors que la droite a la confiance de 51 % des électeurs qui s’en disent proches (66 % des électeurs de l’UMP).

"JEU DE MASSACRE"

Dans ce "jeu de massacre", selon l’expression de M. Perrineau, les institutions locales sont les seules à tirer leur épingle du jeu. Conseils municipal, général et régional conservent la confiance des deux tiers des Français, alors qu’une proportion identique exprime de la défiance vis-à-vis de l’institution présidentielle et du gouvernement. On note que François Fillon est la seule personnalité politique à inspirer sensiblement plus de confiance (40 %) que la fonction qu’il occupe (31 % pour le gouvernement).

Seule consolation : cette nouvelle illustration de la crise de la démocratie représentative montre des rouages grippés et des outils en panne,

sans que – pour l’instant ? – le modèle soit remis en cause : une courte majorité des personnes interrogées (51 %) estiment, en effet, qu’en France, la démocratie fonctionne bien, contre 49 % qui pensent le contraire.

La première vague de ce baromètre de la confiance, réalisée alors que les effets de la crise sont loin de s’être estompés, signe le retour de l’Etat régalien et/ou providence. Les hôpitaux (86 %), l’école (83 %), l’armée (75 %), la police (71 %) et – dans une moindre mesure – les grandes entreprises publiques, ainsi que la justice (60 %), figurent parmi les institutions ou organisations en lesquelles les Français ont le plus confiance.

Dans la seconde moitié du tableau, les syndicats (47 %) devancent les grandes entreprises privées (43 %) et les banques (37 %). En queue de peloton de la confiance viennent… les médias (27 %), qui sont à peine mieux considérés que les partis politiques (23 %).

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Tag(s) : #INFOS SYNDICALES
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