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François Fillon reproche aux collectivités locales de recruter à tour de bras : 36 000 fonctionnaires par an. Mais depuis 2004, l'État a transféré aux Régions et Départements la gestion de 95 000 agents dont 4 000 en Champagne-Ardenne et 4 600 en Picardie.

 

LE Premier ministre a jeté un pavé dans la mare. C'était le 18 septembre devant le conseil général de Haute-Loire. Les collectivités territoriales recrutent 36 000 agents par an.
C'est trop, selon François Fillon, alors que dans le même temps, l'État s'emploie -si l'on peut dire- à ne pas remplacer un fonctionnaire sur deux partant à la retraite pour ne pas creuser la dette publique (plus de 100 milliards d'euros actuellement).
Curieusement, l'hôte de Matignon ne s'est attiré les foudres que du seul président des Radicaux de gauche : « Des propos scandaleux et mensongers. Faut-il rappeler au Premier ministre que les collectivités locales réalisent les deux tiers de l'investissement public en France », a vitupéré Jean-Michel Baylet.
Nonobstant le président du conseil général de Haute-Loire, Arnaud Montebourg, qui a assigné le gouvernement en justice pour un retard de 800 000 euros de subventions, le PS n'a en revanche pas moufté.
Étonnant alors qu'il détient la majorité des Régions et Départements et que, de toute évidence, les propos de François Fillon - campagne régionale oblige - lui étaient destinés. Un rappel statistique s'impose donc.
Depuis 2004 et l'acte II de la décentralisation, l'État a transféré quelque 95 000 agents -donc leurs salaires- aux collectivités : les TOS (techniciens et ouvriers de service) des lycées aux Régions, ceux des collèges aux Départements qui ont hérité aussi de personnels de l'Équipement (DDE).
Les effectifs de la seule région Champagne-Ardenne sont ainsi passés de 222 agents en 2004 à 1 616 actuellement (voir ci-dessous).
Chaque année, l'État recrute encore 40 000 agents
Pas étonnant donc que Départements et Régions figurent, avec les organismes intercommunaux (CCAS, Sivu, etc.) parmi les collectivités qui ont vu leurs effectifs le plus augmenter ces dernières années.
Selon le centre national de la fonction publique territoriale (CNFPT), cette augmentation était globalement « comprise en 2007 entre + 3 et + 3,5 % », mais de « seulement » + 1 % hors transferts.
Depuis, Régions et Départements ont poursuivi sur leur lancée, essentiellement en raison de l'intégration de 43 220 nouveaux agents en 2008 et de 12 000 cette année.
Du coup, ces deux niveaux de collectivités occupent désormais une place de plus en plus importante dans le poids des effectifs territoriaux (19 % aujourd'hui contre 16,5 % en 2007), alors que les grosses communes stabilisent leurs recrutements.
François Fillon a également omis de préciser que l'État recrute encore près de 40 000 fonctionnaires par an. C'est encore moins que la territoriale, même si la tendance s'inversera sans doute d'ici à 2012.
A cette

époque, collectivités et État devront encore songer à remplacer le tiers des fonctionnaires en âge de partir à la retraite. Un effet du papy-boom. Il y a dix ans, seuls 7 à 8 % des agents avaient 60 ans.
Certes, recrutements ne signifie pas créations de postes.
Mais compte tenu des nouvelles compétences des conseils généraux et régionaux et des besoins croissants de personnels dans les secteurs de la santé, de l'environnement ou du social, il est probable que les collectivités n'ont pas fini d'embaucher.
Gilles GRANDPIERRE

 

Aisne et Picardie
En 2006, il y avait plus de 50 300 agents de la fonction publique territoriale en Picardie.
Aujourd'hui, le conseil régional emploie 2 675 agents dont 1 682 agents de lycées dits TOS et 160 agents « remplaçants ». De son côté, le conseil général de l'Aisne employait 1 706 agents en 2005 (pour une masse salariale de plus de 51 900 euros), 1 739 l'année suivante (55 150 euros), 1 922 en 2007 (plus de 64 400 euros) et 2 244 agents au 31 décembre 2008 (pour 77 310 euros). Le département explique cet accroissement de la masse salariale par l'augmentation du Smic, les recrutements liés « à la préparation des transferts de compétence » ou encore l'intégration des personnels dans les collèges, des agents TOS et de la DDE.
 

En Champagne-Ardenne, 36 000 agents territoriaux
ARDENNES :
Le conseil général employait, en 2005, 1 153 personnes pour un budget de 27,8 millions d’euros. En 2006 : 1 204 agents pour 32,2 millions d’euros. L’année suivante : 1 471 agents pour 40,5 millions d’euros. Et en 2008 : 1 787 agents pour 63,3 millions d’euros. Cette année, il emploie 1 785 agents pour un budget
de fonctionnement
de 67 millions d’euros.
CHAMPAGNE-ARDENNE :
En 2004, le conseil régional employait 222 personnes. Il en emploie aujourd’hui 1 616 (dont 296 à Châlons) après l’intégration de 1 163 TOS. La Région a également créé 138 postes « pour mettre à niveau les besoins des établissements ».  Au total, il y a actuellement 36 000 agents dans toutes les collectivités de la région. Ils étaient 32 000 en 2004. Près de 2 700 TOS ont été transférés (Départements + Région) et quelque 1 200 agents de l’Équipement.
MARNE :
Le conseil général emploie environ 2 000 agents, ce qui représente un budget de 76 millions d’euros, soit 23,5 % du budget de fonctionnement du personnel. Parmi ces 2 000 agents, on compte 476 agents techniciens et ouvriers de service (TOS) et 253 agents de

l’équipement (DDE).

 

source l'union

Tag(s) : #INFOS SYNDICALES
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